Les épopées miniatures
création 2011 pour la formation d’artiste chorégraphique FAC du CNDC d’Angers
Chorégraphie : Faustin Linyekula
Musique : Flamme Kapaya
Avec les quinze étudiants FAC du CNDC d’Angers.
« En imaginant une création avec les étudiants de la Formation d’artiste chorégraphique de l’Ecole supérieure du CNDC s’est posé immédiatement pour moi la question du lien avec le territoire qui nourrit aujourd’hui l’ensemble de mon travail, du retour de ce dialogue avec les étudiants sur Kisangani.
Au cœur de ce projet, la rencontre, un thème essentiel dans ma démarche artistique. Comment partager un espace et un temps ensemble, comment dire son nom, confier son histoire ?
Depuis mon retour au Congo en 2001, je travaille presque exclusivement avec des artistes congolais qui ont peu accès aux références occidentales, or ce qui m’intéresse, c’est de croiser les différents univers, comme avec Bérénice de Racine.
A la suite d’une première expérience de création pour la Comédie Française en 2009, j’ai souhaité ramener Bérénice sur mon territoire en créant Pour en finir avec Bérénice, avec cette fois des comédiens congolais.
Ce que je fais au Congo, comment le faire à Angers ? Ce que je fais ailleurs, comment le ramener chez moi ?
J’ai donc voulu faire connaître et partager mon territoire – une façon de dire mon nom – en invitant les étudiants à Kisangani, la ville où j’ai grandi, où j’habite et je travaille aujourd’hui. La création naîtra de cette expérience : être jeté dans un contexte singulier, étranger. Au Congo et particulièrement à Kisangani, on vit de manière enclavée, un isolement géographique mais aussi mental dans le prolongement de la dictature. Penser différemment n’est guère autorisé. Que peut-il se passer en présence de quinze jeunes artistes occidentaux, donc très repérables, dans cette ville d’un petit million d’habitants qui fonctionne comme un village ?
Sans être un carnet de voyage, la pièce traitera de cette aventure qui consiste à apprendre à se connaître. Pour commencer, j’ai demandé à chacun de réaliser une sorte d’autoportrait avec l’idée de travailler sur le nom, ce qui nous relie à des entités qui dépassent notre propre personne. Au-delà de la famille, il y a un territoire et comment on négocie notre place dans cet espace.
Ce travail très physique s-‘appuiera sur la musique de Flamme Kapaya, magnifique guitariste congolais et compagnon de longue route. »
Faustin Linyekula, décembre 2009