Not Another Diva...
création 2018


Conception et direction artistique : Hlengiwe Lushaba, Faustin Linyekula
Avec Hlengiwe Lushaba (voix), Johanna Tshabalala (danse)
Franck Moka (machines + voix), Huguette Tolinga (percussions + voix)
Pati Basima (basse), Zing Kapaya (guitare), Heru Shabaka-Ra (trompette)
Costumes : Ignace Yenga
Production : Virginie Dupray / Studios Kabako
Coproduction : Festival de Marseille, Le Manège – Reims, Holland Festival – Amsterdam, Kaserne – Bâle, Palais des Beaux-Arts Bruxelles (Bozar), avec le soutien de Pro Helvetia Johannesburg, The Swiss Arts Council et l’Agence Suisse pour la Coopération et le Développement (SDC).


Mais il doit bien exister une autre manière d’être diva ?
Par-delà les paillettes et les strass, par-delà la reine et la maîtresse,
par-delà l’esclave et la tragédie…
Une diva ancrée dans le présent, une diva que nous verrions survivre, grandir, rêver,
une diva qui pourrait choisir comment elle rêve et avec qui.
Choisir, peut-être s’agit-il juste de cela, choisir…
Une musique pour réchauffer l’âme…
Tout commence avec ce rêve de chansons en qui j’aurais confiance, de chansons dont je n’aurais pas peur, de chansons qui pourraient me guérir avant de tenter d’en guérir d’autres.
Ce rêve de travailler avec des personnes auxquelles je crois, des personnes qui me sont chères.
Pour trouver la magie, une possibilité de s’ouvrir, une possibilité de survivre,
une possibilité de respirer et de ne plus jamais se sentir seule.
Une conversation dans la cour…
A Kisangani, en août, nous avons travaillé et échangé dans l’arrière-cour.
Je chantais, des enfants jouaient autour, une maman interpellait un voisin à travers la haie,
les visiteurs venaient nous saluer.
Not Another Diva pourrait être cette conversation dans la cour.
Devant se dresse la maison coloniale, ses colonnes, son jardin délicatement entretenu, ses ombres savamment distribuées, ses grandes chaises de bois blanc.
A l’arrière-cour s’ouvre le royaume des domestiques, des bébés à moitié nus qui pleurent, des gamins rieurs qui se chamaillent, des marmites sur le feu et leur fumet, là que s’attardent les familiers de la maison pour distiller les dernières nouvelles, les secrets, les rumeurs…
L’arrière-cour avec ce jeune papayer têtu perçant à travers le béton.
L’arrière-cour comme un personnage, une mélodie.
L’arrière-cour comme cet espace où l’on peut enfin étendre son linge sale, se jouer de ses propres contradictions, sans avoir peur d’être jugé, sans en éprouver aucune honte.
L’arrière-cour comme le seul endroit possible pour se réconcilier avec ceux qui nous appelons oncles, comme s’ils faisaient partie de la famille, les pervers au bord de la rue guettant les petites filles qui passent, les Honorables dans les parlements, occupés à engranger toujours plus d’argent et de pouvoir, les Excellences dans les palais présidentiels distribuant les dessous-de-table et la mort.
Les oncles qui nous haïssons d’autant plus qu’ils font intimement partie de nous.
Cette diva sera une reine des arrière-cours, une reine des bars clandestins et des clubs illicites,
La Reine des Shebeen…