si c'est un nègre
/ autoportrait
création 2003
Chorégraphie : Faustin Linyekula
Interprétation : Sylvain Prunenec
Plastique sonore : Joachim Montessuis
Costumes : Bezem Kassan
Durée : 30 minutes
Création dans le cadre du Vif du sujet proposé par la SACD et le Centre national de la danse, programme élaboré pour le Festival d’Avignon 2003.
Première présentation : du 28 au 31 janvier 2004 au Centre national de la danse.
Production : association du 48.
Coproduction : SACD, Festival d’Avignon.
Production déléguée : lelabo.
Remerciements : Centre national de la danse, Forum culturel de Blanc-Mesnil, Halle de la Gombe – CCF de Kinshasa et Jean-Paul Delore.
« J’ai rencontré Faustin Linyekula en allant voir son spectacle, Triptyque sans titre, juste quelques jours après qu’Héla Fattoumi m’ait proposé de participer au Vif du Sujet. Son spectacle, sa danse m’ont plu. Je leur ai trouvé de la douceur mêlée à de l’entêtement et à de l’ironie. Son regard lucide sur sa position d’artiste africain vagabond a fait écho aux questions que je n’ai pas manqué de me poser lors de mes séjours en Afrique. Depuis quatre ans, j’ai eu l’occasion de m’y rendre plusieurs fois, au Kenya, en Ouganda, au Zimbabwe, mais surtout en Éthiopie, pour y présenter des spectacles, y donner des ateliers. J’y ai fait de belles rencontres mais toujours avec ce statut de chorégraphe ou de “formateur”. Ce solo m’offre en quelque sorte la possibilité d’inverser cette situation et cela me réjouit.
Je lui montrerai ma banlieue sud - les halles de Rungis, la cité des Sorbiers - lui me fera découvrir Kinshasa. Il nous importe que cette rencontre ne soit pas seulement celle d’un danseur français et d’un chorégraphe africain, mais plutôt celle de deux personnes aux parcours fort différents mais qui partagent une même curiosité des autres, de l’autre, un même désir de mouvement, d’être en mouvement. »
Sylvain Prunenec
« 1/ Ici vit...
J'allai retrouver ma grand-mère à l'ombre du citronnier dans la cour familiale et je lui dis : “J'ai longtemps été sur les routes, longtemps je me suis répété que, terre d'exil ou pays natal, peut-être que partout n'est qu'exil.J'essayais donc de survivre comme une musique jamais écrite. Mais regarde ce soir cette foi nouvelle et dis-moi ce que tu y lis. Y a-t-il seulement encore entre toi et moi autre chose que le sang commun de nos veines ou des bouts de souvenirs à ramasser dans les ruines de Kisangani ?”.
2/ Ici vivra...
Elle répondit : “Jadis le Singe-totem était un être cérébral ; il aimait danser sur les ruines des pays natals. Et par bonheur il y en avait beaucoup ; je veux dire et des ruines et des pays natals. C'est dire donc s'il aimait abondamment... etc.” »
Faustin Linyekula